Publié par levisiteurnocturne
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La rumeur dit qu'il est parti rejoindre les limbes, probablement pour y interviewer Satan avec la même désinvolture qu'il interrogeait nos stars préférées. Avec lui s'en va une figure emblématique qui, bien au-delà des plateaux de télévision, incarnait un esprit profondément libertin et libertaire. il était plus qu'un homme de télé ; il était l'un des nôtres.
Il a toujours eu cette audace, cette liberté de ton qui en faisait un ovni dans le PAF. Il ne demandait pas la permission. Il posait LA question. Celle qui pique, celle qui fait rire jaune, celle qui révèle. C'était un homme qui célébrait la liberté individuelle, l'anticonformisme, et qui avait un sens inné de la provocation intelligente. Il a ouvert des portes, brisé des tabous, et montré qu'on pouvait être érudit et sulfureux à la fois. Un vrai maître de cérémonie pour l'humanité (et ses petits travers).
Mais son côté libertin, ce n'était pas seulement une affaire de mœurs (même s'il en a fait un sujet récurrent, toujours avec élégance). C'était une philosophie de vie. c'était un libertin de l'esprit. Il explorait toutes les facettes de l'existence humaine, les plus sombres comme les plus lumineuses, sans jugement moral. Le sexe, la drogue (parfois), la rock'n'roll attitude : il en parlait, il les vivait, il les exposait. Il n'avait pas peur des corps, des désirs, des perversions, des fantasmes. Il a toujours eu ce regard curieux et dénué d'hypocrisie sur les relations humaines et la sexualité.
Ses émissions étaient des tribunes où les invités pouvaient (presque) tout dire, où les sous-entendus étaient rois, et où le non-dit était plus fort que le dit. Il y avait chez lui cette fascination pour ce qui sort de la norme, pour les existences à la marge, pour les figures qui osent. Il donnait la parole à des artistes, des penseurs, des marginaux qui incarnaient une forme de liberté totale, qu'elle soit sexuelle, artistique ou politique. En cela, il était un parfait miroir de l'esprit mondelibertin.
Et c'est là qu'Ardisson, sans le vouloir, est devenu une sorte de gourou inattendu pour toute une frange du libertinage. Souvenez-vous de ces interviews où, avec son flegme habituel, il abordait des sujets qui, avant lui, restaient confinés aux cercles initiés.
Les Chandelles, par exemple. Qui aurait imaginé que la cire chaude et les sensations fortes qu'elle procure puissent devenir un sujet de conversation à heure de grande écoute ? Sans jamais verser dans le graveleux, il a su évoquer et même mettre en lumière des pratiques . Il a piqué notre curiosité, démystifié (un peu) le "milieu", et surtout, il a fait comprendre qu'il y avait un monde de plaisirs au-delà du missionnaire. Il a, en quelque sorte, allumé la première flamme de la connaissance pour beaucoup.
Et à une moindre échelle, l'Overside. par son approche décalée et son intérêt pour toutes les singularités, a aussi effleuré ce fantasme de gigantisme ou de petitesse, contribuant à le faire sortir de l'ombre des alcôves pour le mettre (presque) sous les projecteurs. Il nous a montré que le désir prend bien des formes, parfois insoupçonnées, et que l'esthétique du corps (habillé ou pas) est une source infinie de fantasmes.
Alors que le rideau est tombé pour de bon sur l'homme en noir, ce qui restera, c'est cette patte inimitable : l'insolence assumée, l'élégance du verbe, et cette capacité à rendre glamour ce qui est habituellement tu. Il a démocratisé une certaine forme de curiosité pour le "dessous des cartes", pour les vies non conventionnelles, pour l'érotisme de l'esprit.
c'était le type qui osait demander l'inavouable avec le sourire et un petit rire en coin. Il nous a appris que la liberté commence par celle de penser, de parler, et d'explorer. Un vrai frère d'âme pour tous les esprits libres, et pas seulement ceux qui aiment les saunas... même si on est sûrs qu'il aurait eu de bonnes anecdotes à raconter après une visite au B4.
Salut l'artiste. La nuit va être plus courte sans vous.